Des Montagnes Vivantes Pour un Monde Plus Harmonieux !

05/12/2010

Synthèse de l'Atelier 2: "Propositions et Actions pour les Montagnards du Monde"

Nous avons aujourd’hui besoin, dans tous les massifs du monde, de trouver un nouveau paradigme de vie basé sur le modèle du “bien vivre” andin et de la relation de complémentarité entre l’Homme et la Nature. En repensant le rapport entre l’Homme et la Nature il devient possible de penser et d’expérimenter d’autres formes de démocratie (communautaires, participatives, etc.)

Organisation locale et valorisation de nos savoirs faire et de nos produits
Il nous faut absolument miser sur des projets qui permettent la transformation de la production sur nos territoires (bonne valeur ajoutée). Le produit est plus cher mais il contient une valeur qui n’est pas économique : le respect des modes de vie traditionnels.

Les territoires ont besoin de voir se développer des activités économiques à taille humaine, qui génèrent des revenus pour les populations. Nous sommes tous d’accord pour reconnaître l’avantage de privilégier une économie basée sur des «filières courtes», qui permettent la valorisation locale de la production et des produits de nos montagnes.
Par exemple, le modèle des petites coopératives familiales ou locales sont de bonnes alternatives. Mais elles doivent se fédérer pour résister économiquement. Elles doivent aussi se trouver des marchés pour vendre leur production avec des profits pour les producteurs.

Partout, nous désirons mieux valoriser et faire reconnaître les savoirs traditionnels et la gouvernance locale traditionnelle, qui a évolué dans ses formes pour se moderniser (comme au Népal avec un processus participatif qui nous permet de nous former aux savoirs faire et aux enjeux et modes de participation politiques).

Les savoirs traditionnels se transmettent par l’éducation. C’est un chantier qui devrait être prioritaire (surtout avec le droit d’étudier dans sa langue d’origine = quechua et Aymara dans les Andes, Amazigh en Afrique du Nord, etc.). Les femmes et les jeunes filles doivent avoir accès à la formation, à l’école et à des métiers qui leur permettre de bénéficier de leur autonomie.

Il n’existe pas de fatalité. Il faut initier un processus de récupération de nos montagnes en faisant reconnaître les spécificités des peuples qui les habitent depuis des millénaires.
Les peuples de montagne ont des manières de vivre qui pensent aux générations futures et à la préservation de notre territoire. Il nous faut conserver ces savoirs et ces valeurs. On est en avance sur les questions qui se posent actuellement avec le manque d’eau, les famines, la désertification, etc.

Nous répétons qu’il n’y a pas de montagnes vivantes sans humains pour l’habiter, l’entretenir, la protéger.

Innovations politiques
Dans les Andes les peuples ont réussi à reconstruire leur unité, avec une volonté de reconstruire leurs territoires, à l’intérieur de leurs ethnies et aussi au delà des frontières des pays (Colombie, Bolivie, Pérou).
En Bolivie et en Equateur, les tentatives de réappropriation des modes de gestion des ressources sur une base plus démocratique et respectueuse des équilibres naturels nous semblent des alternatives intéressantes.
Dans les pays Africains de l’Est et du Sud, les organisations montagnardes commencent à se connaître, à se structurer en mouvements et à collaborer.
Dans les pays de l’Himalaya, il y a eu des succès dans certains territoires. On a lutté pour sauver la forêt et on a réussi (Inde). Ces mouvements de défense des ressources nous ont permis de construire des mouvements politiques.

La déclaration des peuples autochtones (de l’ONU) est un outil important de lutte pour les communautés montagnardes, qui sont majoritairement des autochtones (Ex: Congrès Mondial Amazigh).

La décentralisation est aussi importante, car elle permet aux montagnards d’exercer leurs compétences dans leurs territoires et de prendre un pouvoir sur la scène politique. Nous sommes souvent les mieux placés pour gérer les situations locales et trouver des réponses adaptées aux besoins et aux problèmes. La société civile est une force alternative importante pour faire face à l’échec des politiques de nos Etats et aux pressions exercées par les marchés économiques.

Il faut promouvoir ou conserver la démocratie participative au niveau local, qui est une spécificité historique des peuples de montagne. Dans les montagnes, la propriété collective et la gestion en commun des ressources est très répandue et importante à conserver et valoriser. Les montagnards réclament partout un droit à se gouverner eux même.

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