Des Montagnes Vivantes Pour un Monde Plus Harmonieux !

05/12/2010

Synthèse de l'Atelier 1: "Atouts et défis pour nos montagnes"



Nos montagnes se dépeuplent. Les communautés paysannes sont menacées de disparaitre. Pourtant, les peuples de montagne disposent de savoirs faire ancestraux et d’une très bonne connaissance de éléments naturels qui les entourent (plantes médicinales, gestion de l’eau, culture de terres hostiles, etc.)

Nous vivons notre territoire comme une unité. De fait, les catégories qui nous sont imposées (l’économie qui divise les ressources), n’est pas notre mode d’appréhension du territoire. Nous avons une vision plus globale et intégrale (holistique) qui correspond à nos modes de vie traditionnels. Nos cultures, la spiritualité montagnarde est partout menacée. Nous avons une culture forte qui “sacralise” les montagnes et ses éléments. C’est un gage de protection et de gestion responsable qui ne conçoit par l’être humain comme étant supérieur à la nature et aux êtres vivants, mais bien faisant parti d’un monde dont il est le dépositaire et qu’il doit transmettre à sa descendance.

La biodiversité, les ressources naturelles, en quantité et qualité exceptionnelles dont disposent nos montagnes, semblent partout menacées de destruction ou d’accaparement au profit d’intérêts extérieurs par : les parcs, la pollution par les mines, l’exploitation du pétrole, la désertification ou la disparition de vallées inondées par les barrages, l’embouteillage de l’eau, les brevets sur le vivant, l’agriculture intensive à grande échelle basée sur les pesticides, les OGM, le tourisme de masse, changement climatique (vécu déjà fortement dans plusieurs massifs comme dans l’Himalaya et les Andes). Le changement climatique inquiète localement et révèle le destin commun que nous partageons.
Dans une logique historique millénaire, les pays du Sud sont, encore aujourd’hui, réduits à fournir des ressources naturelles pour les économies énergivores du Nord et les montagnes pour les plaines. Les montagnards qui “partagent” leurs ressources, restent souvent sans rien pour eux (désertification, destruction par les mines).
Les pressions des marches internationaux sur les productions locales sont énormes et ont des effets désastreux sur les économies de montagne (baisse et variation du prix de la laine d’alpaca, des fruits et légumes, etc.). Nous subissons de plein fouet les variations des cours mondiaux des matières premières, sans bénéficier d’aucun mécanisme de protection de nos « cultures et savoirs faire traditionnels », ni d’aucune aide de la part des Etats.

Nos économies montagnardes sont en danger de disparition dans beaucoup de régions du monde.
Parallèlement, les politiques de conservation (exemple des Parcs) sont dénoncées comme étant :
1) Des facteurs d’exclusion des populations
2) une étape vers la privatisation de nos territoires (qui seront donnés en gestion à des organismes privés).

Le pouvoir des multinationales est partout dénoncé. Sur tous nos territoires, nous constatons qu’il manque de véritables politiques publiques pour répondre aux problèmes actuels. Les lois sont non seulement mal adaptées mais mal appliquées (corruption). Les modèles d’Etat ne conviennent pas ou plus. De plus en plus ils se convertissent de plus en plus en organes de répression et de dépossession des minorités de leurs territoires. Nous aspirons à la constitution d’Etats plurinationaux qui reconnaissent les spécificités des peuples “autochtones”. Ni le modèle de gestion publique par l’Etat, ni la privatisation des ressources ne conviennent plus pour garantir l’équité et la justice.
Nous attirons l’attention sur la répression et criminalisation grandissante (accusations de terrorisme, par exemple avec les Touareg du Niger) des individus, des communautés et des peuples qui résistent et revendiquent des droits sur leurs territoires et le droit à l’autodétermination de leur modèle de développement. Partout les peuples de montagne font d’énormes sacrifices pour conserver leurs identités, le contrôle sur leurs territoires, leurs cultures, etc. Nous luttons contre la colonisation de nos esprits.
Nos montagnes sont menacées de ne plus être vivantes. Or, il ne peut pas exister de montagnes vivantes sans montagnards pour les faire vivre.

Retour à la page de présentation des Ateliers-Débats 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire